Photo Francette Levieux

Voici le résumé de la glorieuse carrière de José Martinez communiquée par l’Opéra de Paris :
 » Élève du Centre Rosella Hightower à Cannes et de l’École de Danse de l’Opéra, José Martinez intègre le Ballet de l’Opéra de Paris en 1988 avant d’être nommé Étoile en 1997 à l’issue d’une représentation de La Sylphide. Après ses adieux à la scène le 15 juillet 2011, il prend la direction de la Compagnie nationale de danse d’Espagne où, pendant huit ans, il a su donner une nouvelle identité à la compagnie, dans un contexte économique et social tendu.
Depuis 2019, il est professeur et chorégraphe indépendant.
José Martinez se consacrera exclusivement à son activité de Directeur de la Danse de l’Opéra national de Paris, renonçant ainsi à son activité de chorégraphe, à l’exception de deux engagements pris antérieurement à Bordeaux en juin 2023 et à Stockholm en octobre 2023 où il accompagnera la reprise de ses ballets. »

Espérons que ce renoncement à la chorégraphie ne soit pas définitif, ce serait un abandon ridicule. Pour une fois qu’il y a un bon chorégraphe à la tête de ce ballet profitons-en !
Souvenons-nous : Mi Favorita en 2002, l’étonnant Scaramouche de l’école de danse, et une belle réussite, qui était quand même un défi : les enfants du paradis. Ayant eu la chance de bien connaître Marcel Carné, je suis certain qu’il aurait été très heureux d’admirer ce ballet.

José Martinez a été le premier danseur Étoile Espagnol nommé à l’Opéra de Paris, où, sauf erreur, il n’y a pas eu de danseur de cette nationalité au XXe siècle.
Il en fut tout autre au XIXe siècle.

En 1822, la célèbre danseuse Andalouse, Maria Mercandotti, qui venait de créer la Cendrillon de Louis Duport au Kärntnertortheater de Vienne, vint danser dans Tarare, l’Opéra de Beaumarchais et Salieri,  en obtenant un grand succès, mais elle est happée à Londres, par son protecteur qui lui fait signer un excellent contrat pour créer la Cendrillon, d’Albert Decombe et Ferdinand Sor. Le succès est telle qu’elle est immédiatement surnommée la « Vénus Andalouse ». L’année suivante, Albert Decombe reprendra cette production à l’Opéra de Paris avec la Bigottini.

Puis il y eut une nouvelle venue de danseurs espagnols, grâce au Docteur Véron qui fut un directeur brillant, sympathique et innovateur de 1831 à 1835. C’est lui qui inventa le ballet blanc, lors de la création de Robert le Diable de Meyerbeer,  poursuivie par la création de La Sylphide.
Pour le bal du carnaval de 1834, il avait invité quatre danseurs espagnols, Manuela Dubinon, Dolores Serral, Mariano Camprubi et Francisco Font profitant du fait qu’ils étaient sans travail puisque le Theatre del Principe à Madrid était fermé pour cause de deuil, suite au décès de Ferdinand VII.
Ils dansent à la fin du Bal… c’est la surprise, l stupéfaction ! Les jours suivants, la presse se déchaîne d’autant que Louis Philippe l’avait libéralisée et que les titres se multipliaient, parfois éphémères. On peut remplir un livre avec les innombrables articles tant l’effet de surprise a étonné, stupéfié. Comme d’habitude, les uns sont pour, les autres contre, toujours pour des raisons d’esthétique ou de bienséance.

Dolores Serral et Mariano Camprubi restèrent à Paris où ils furent engagés au théâtre des Variétés.
Théophile Gautier les admire longuement dans le journal « la Charte de 1830 » numéro du 18 avril 1837 : «  »Le señor Camprubi est aussi agréable à voir danser qu’une femme, et cependant il conserve à ses poses un air héroïque et cavalier qui n’a rien de la niaise afféterie des danseurs français.
Dolorès et Camprubi n’ont aucun rapport avec nos danseurs; c’est une passion, une verve, un entrain dont on n’a pas l’idée.
Il est singulier qu’on n’ait pas engagé ce joli couple à l’Opéra : il eût été bien facile de trouver à l’employer. Ces danses nationales, d’un caractère si original, eussent merveilleusement varié le répertoire chorégraphique si monotone de s nature. Il me semble que l’Opéra devrait attirer à lui tous les plus beaux danseurs et les plus, belles danseuses du monde, tout ce qui a une célébrité dans ce genre.  »
Finalement, tout ceci reste d’une actualité criante. Souhaitons bonne chance à José Martinez, et attendons ses créations chorégraphiques ! Michel Odin

 

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