Marion Barbeau,  ph. F. Levieux

Après Neumeier, Noureev, un nouveau Casse Noisette à l’Opéra. Il enchantera les adeptes de la non-danse, il agacera ceux qui préfèrent une version plus traditionnelle.

L’idée initiale du metteur en scène russe, Dmitri Tcherniakov, est très farfelue : Casse Noisette est le prolongement de l’Opéra Iolanta. Il n’y a donc pas de coupure entra la fin de l’Opéra et le début du ballet. Oui, les deux œuvres ont été créées le même soir, 18 décembre 1892, à Saint Petersbourg, mais sans aucun rapport entre elles. D’autant que le livret de Iolanta inspiré par la vie de Yolande d’Anjou, fille du Roi René, se passe au début du XV° siècle, et que celui de Casse Noisette est contemporain. Comme tout ballet contemporain, il eut donc ses admirateurs, et ses détracteurs qui furent nombreux d’ailleurs.

Stéphane Bullion, Marion Barbeau,  ph. F. Levieux

Toutes ces idées farfelues nous font comprendre pourquoi deux chorégraphes, Benjamin Millepied et l’extraordinaire Yann Scarlett se sont discrètement retirés sur la pointe des pieds de cette aventureuse aventure.

La liste est longue, des productions de Casse Noisette malmenées par des mégalomanes. Que dire de celle-ci ?

On s’ennuie, on attend la fin de ce méli-mélo sans queue ni tête avec impatience, on a de la peine pour les danseurs, on est triste pour la danse qui n’est pas là, on remarque que le rien peut toujours plaire, mais ça, ce n’est pas une nouveauté.

Au fait, où est l’avantage de demander à trois cuistots de préparer ce mille-feuille aux noisettes grossièrement concassées qui s’émiette sous nos yeux à un rythme militaire saccadé à l’excès ?

Pierre Mouret

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