Trop, c’est trop.

Surtout, pour nous, simples amateurs de danse, c’est trop tard.

Nous n’avons pas su éviter l’horrible chose. C’est fait, Benjamin Millepied est devenu bouc émissaire.

Toute la petite basse-cour qui brait devant la mangeoire vide, frétille, bavasse, cancane et clabaude nuit et jour, en nous faisant rire par l’indigence et la vulgarité de ses propos, s’est enfin trouvé un bouc émissaire, pour faire oublier tout ce qui ne va pas dans la danse : Benjamin Millepied.

Tous ceux qui l’admiraient, l’encensaient, le glorifiaient, d’une manière très excessive, ont retourné leur veste en quelques heures.

Benjamin Millepied est le grand responsable de tout ce qui arrive de mal dans la danse.Qu’il y ait un tremblement de terre cette nuit, on l’accusera immédiatement d’avoir frayé avec les forces occultes du centre de la terre.

Stéphane Lisner, Aurélie Dupont, Benjamin Millepied, Conférence de presse du jeudi 4 février 2016, photo C. Leiber, ONP

Il est pathétique et ubuesque d’observer ces planqués, toujours sous la menace d’une condamnation pénale, de cinq ans d’emprisonnement et de 500 000 € d’amende pour prise illégale d’intérêt, tout à coup s’ériger en juge suprême, et condamner avec une vicieuse cruauté le naïf Benjamin, sans entendre la défense. Oui, vraiment, trop, c’est trop.

Que Benjamin Millepied prenne la parole, on se rue sur lui, on l’attaque, tout ce qu’il dit est complètement faux. J’en accepte l’augure, mais que l’on m’en apporte la preuve.

Que Benjamin Millepied se taise, c’est encore pire ! On le voue aux gémonies parce qu’il ne parle pas !

Alors, s’il vous plaît, calmons-nous tous. Je ne suis pas un ami de Benjamin.

Puisse-t-il cesser au plus vite d’être ce bouc émissaire, qui ne peut exister que dans les sociétés primitives.

Michel Odin

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